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Règles douloureuses (Dysménorrhées)


Les dysménorrhées correspondent à des douleurs abdomino-pelviennes corrélées aux menstruations. L’intensité des douleurs est plus ou moins importante et handicapante selon les femmes. Pour certaines, elles peuvent fortement impacter la qualité de vie. Plus rarement, les douleurs des règles peuvent être liées à une maladie sous-jacente. Le diagnostic des dysménorrhées est généralement clinique, sauf en cas de suspicion d’une pathologie sous-jacente qui nécessite un bilan complémentaire. Les médicaments anti-inflammatoires associés à une bonne hygiène de vie et quelques mesures simples permettent de soulager les symptômes.


  • Définition
  • Symptômes
  • Diagnostic
  • Traitement

La dysménorrhée est le terme médical employé pour désigner les douleurs survenant pendant les règles, ou juste avant. Elles apparaissent de manière cyclique, soit à chaque menstruation.

Dans la plupart des cas, ces douleurs durent 1 à 3 jours. Elles débutent par un saignement modéré puis atteignent un pic maximal 24 heures après le début des règles (associées à un saignement plus important). Une atténuation de la douleur peut survenir 2-3 jours après.

Deux types de dysménorrhées peuvent être distinguées :

  1. Les dysménorrhées primaires (les plus fréquentes) ;
  2. Les dysménorrhées secondaires (souvent dues à des anomalies pelviennes).

         Les dysménorrhées primaires

Ce genre de dysménorrhée apparaît à l’adolescencedans l’année suivant les premières règles, et survient à presque tous les cycles ovulatoires. Il s’agit d’un phénomène naturel, n’entraînant pas de conséquence grave. Contrairement aux dysménorrhées secondaires, celles-ci ne sont pas liées à des pathologies structurelles d’ordre gynécologique.

La douleur est causée par des contractions et une ischémie utérine médiées par les prostaglandines et d’autres médiateurs (ou messagers) inflammatoires produits par la muqueuse de l’utérus, l’endomètre.

Généralement, les dysménorrhées primaires s’atténuent avec le temps, voire même disparaissent spontanément au bout de quelques années.

Les dysménorrhées secondaires

Ce genre de dysménorrhée apparaît plus tardivement chez une femme présentant des affections au niveau gynécologique.

Les douleurs liées aux règles peuvent s’accompagner d’autres symptômes tels que des saignements intervenants entre les règles ou une abondance anormale des règles, par exemple.

Chez ces femmes, les causes les plus fréquentes sont les suivantes :

  1. Une endométriose ;
  2. Une adénomyose (endométriose interne caractérisée par des fragments de l’endomètre dans le muscle de l’utérus (myomètre)) ;
  3. Un fibrome utérin ;
  4. Une infection génitale ;
  5. Un kyste ovarien.

Les douleurs menstruelles sont généralement ressenties dans le bas du ventre. Cependant, elles peuvent aussi irradier au niveau du dos, voire jusqu’aux les jambes.

La douleur peut être perçue de façon différente d’une femme à l’autre : certaines peuvent ressentir une simple gêne, tandis que chez d’autres, des douleurs modérées ou intenses à type de crampes, de spasmes peuvent se manifester.

Ces douleurs peuvent être associées à un ou plusieurs des symptômes suivants :

  1. Nausées, vomissements ;
  2. Troubles de l’humeur ;
  3. Migraine ;
  4. Diarrhée ;
  5. Fatigue ;
  6. Malaise.

Que les symptômes ressentis soient d’ordre physiques ou psychologiques, on parle de « syndrome prémenstruel ».

 Le syndrome prémenstruel (SPM) est le terme générique employé pour désigner l’ensemble des manifestations (physiques, cognitives et émotionnelles) ressenties par une partie des femmes dans les quelques jours qui précédent le début des menstruations. Généralement, les symptômes s’atténuent lorsque les règles débutent. A noter que l’exercice physique régulier et un régime alimentaire réduit en caféine, sucre et alcool permettent d’atténuer l’intensité des symptômes. 

Une consultation médicale n’est généralement pas nécessaire sauf :

      • Lorsque les douleurs surviennent à l’âge adulte ou s’aggravent ;
      • Lorsque les douleurs durent plusieurs jours, en dehors de la période des règles ;
      • Lorsque les douleurs perdurent, même en cas de traitement par les AINS ;
      • Lorsque les douleurs entraînent des répercussions trop importantes sur la vie quotidienne  ;
      • En cas de fièvre  ;
      • En cas de pertes vaginales (écoulement épais et jaunâtre) ;
      • En cas d’abondance anormale des règles (ménorragies).

En cas de consultation médicale nécessaire, la patiente peut s’adresser à son médecin traitant ou directement à un gynécologue. A noter que chez une jeune fille vierge, l’examen gynécologique n’est pas obligatoire.

Lorsque le médecin suspecte une maladie en cause dans la dysménorrhée, un bilan complémentaire peut être prescrit à la patiente pour déceler l’anomalie en question :

    1. Une échographie pelvienne avec doppler (par voie endovaginale via le vagin). Cet examen permet de détecter certaines masses pelviennes telles que les kystes ovariens, fibromes, endométriose ou même d’observer un déplacement anormal ou la perte de dispositifs intra-utérins.
    2. Une IRM de la région abdomino-pelvienne qui sert à identifier d’autres anomalies, dont les anomalies congénitales, par exemple.

La prise en charge d’une dysménorrhée dépend de l’intensité des symptômes, de l’âge de la patiente et de la nature de la dysménorrhée (primaire ou secondaire).

En cas de douleurs non liées à des anomalies gynécologiques, du repos, un sommeil adéquat et une activité physique régulière sont les mesures de premières intentions à mettre en place pour atténuer ce type de troubles.

En complément, un régime alimentaire pauvre en graisses associé à des compléments nutritionnels tels que les omégas-3, graines de lin, magnésium, vitamine E, zinc et vitamine B1 peut être conseillé.

Si malgré toutes ces mesures, les règles deviennent trop douloureuses, il faut prendre conseil auprès d’un pharmacien. Celui-ci pourra proposer à la patiente des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), comme l’ibuprofène ou le flurbiprofène, qui ont une action sur la sécrétion des prostaglandines, et donc les douleurs. Pour une efficacité optimale, mieux vaut ne pas trop attendre que la douleur s’installe. Le traitement est à prendre le plus rapidement possible. La dose maximale ne doit pas être dépassée, à savoir 1200mg par jour chez un adulte pour l’ibuprofène. Pour les femmes qui présentent certaines maladies touchant les voies digestives, le cœur, le foie ou le rein, ce traitement à base d’AINS est contre-indiqué.

Lors d’une consultation, le médecin peut proposer diverses solutions thérapeutiques :

  1. Une contraception orale combinée à base d’œstrogènes et de progestérone ;
  2. La pose d’un stérilet délivrant de la progestérone ;
  3. Une contraception orale simplement progestative ;

Quelques mesures simples peuvent également aider à soulager les douleurs, telles que :

  1. L’application d’une source de chaleur (bouillotte) sur le bas du ventre ;
  2. Des bains chauds ;
  3. Des massages du ventre ;
  4. Des techniques de relaxation

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