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Fièvres typhoïde et paratyphoïde


Potentiellement mortelles en l’absence de traitement adapté, ces salmonelloses particulièrement graves peuvent être traitées par des antibiotiques efficaces contre les bactéries responsables, et qui permettent de limiter le risque de complications graves.


  • Les causes
  • Epidémiologie
  • Les symptômes
  • Le diagnostic
  • Le traitement
  • Prévention

Les fièvres typhoïde et paratyphoïde appartiennent aux salmonelloses, des maladies infectieuses dues à des bactéries du genre salmonelles. Les salmonelloses regroupent deux catégories de maladies :

  • Les fièvres typhoïde et paratyphoïde sont provoquées par des bactéries du genre Salmonella, appartenant aux sérotypes (variétés) suivants :
  • Majoritairement le sérotype Typhi,
  • Les sérotypes Paratyphi A, B ou C plus rarement.

La transmission de ces pathologies infectieuses peut avoir lieu selon deux modes :

  • L’ingestion d’eau ou d’aliments ayant subi une contamination fécale d’origine humaine (l’Homme est le seul réservoir de ce type de bactéries) ;
  • Une contamination de personne à personne (transmission interhumaine).

Lorsque les bactéries responsables des fièvres typhoïde et paratyphoïde pénètrent dans l’organisme, elles se multiplient, puis se propagent des intestins vers la circulation sanguine et les ganglions lymphatiques. Leur destruction par les cellules immunitaires de l’organisme entraîne la libération d’une toxine contenue dans la bactérie. Cette endotoxine provoque des lésions intestinales, avant de se répandre dans tout l’organisme et de se fixer sur d’autres organes, comme le système nerveux ou le cœur.

Les porteurs saints peuvent être une source de contamination pour d’autres personnes. Les bactéries restent logées essentiellement au niveau de la vésicule biliaire et peuvent être excrétées de temps en temps dans les selles

Les fièvres typhoïde et paratyphoïde frappent essentiellement les pays en voie de développement, lorsque les conditions d’hygiène sont précaires et que l’accès à l’eau potable est difficile ou impossible. Les zones du monde les plus concernées sont ainsi :

  • L’Asie ;
  • L’Afrique ;
  • L’Amérique latine
La période d’incubation des fièvres typhoïde et paratyphoïde dure d’une à trois semaines après la contamination. La sévérité des symptômes varie selon la quantité de bactéries inoculées au moment de la contamination et l’état des défenses immunitaires de l’organisme.
Les signes cliniques associés aux fièvres typhoïde et paratyphoïde sont les suivants :
  • Une fièvre élevée (aux alentours de 39-40°C) et prolongée ;
  • Des maux de tête ;
  • Des malaises ;
  • Une perte d’appétit (anorexie) ;
  • Une grande fatigue ;
  • Des troubles du sommeil (insomnie) ;
  • Un abattement ;
  • Une obnubilation ;
  • Des douleurs abdominales ;
  • Des troubles du transit intestinal, de type diarrhée (la diarrhée est caractéristique, dite en « jus de melon ») ou constipation ;
  • Des tâches rosées sur le thorax ;
  • Une splénomégalie (augmentation anormale du volume de la rate) ;
  • Une hépatomégalie (augmentation anormale du volume du foie).
Lorsque l’infection est bénigne, l’état du patient reste stable pendant une quinzaine de jours, puis la convalescence s’étale sur plusieurs semaines. Les fièvres typhoïde et paratyphoïde ont des symptômes similaires, mais la fièvre paratyphoïde est généralement moins grave que la fièvre typhoïde.
Dans les formes plus graves, des complications peuvent survenir, généralement vers la troisième semaine de l’infection, et affecter :
  • L’intestin, avec des perforations de l’intestin grêle ;
  • Le cœur, en particulier le myocarde ;
  • Le système nerveux.

En l’absence de traitement adapté, la fièvre typhoïde est associée à un taux de mortalité de 10 %. Les rechutes sont également fréquentes si le patient n’est pas traité correctement, avec un taux de rechutes de 10 à 20 %.

Le diagnostic des fièvres typhoïde et paratyphoïde repose les critères suivants :

  • Les symptômes évocateurs de la maladie ;
  • Des cultures bactériennes sur deux types de prélèvements :
    • Des hémocultures à partir de prélèvements sanguins : elles sont positives dans 90 % des cas au cours de la première semaine de la maladie, 75 % la deuxième semaine et 40 % la troisième semaine.
    • Des coprocultures à partir de prélèvements de selles : elles deviennent généralement positives à partir de la deuxième semaine.
  • Des sérologies pour la recherche des agglutinines (protéines spécifiques permettant d’identifier les différents types de Salmonelles) (sérodiagnostic de Widal).

Les fièvres typhoïde et paratyphoïde sont des pathologies bactériennes et peuvent donc être traitées par des antibiotiques efficaces contre les salmonelles responsables. Les antibiotiques susceptibles d’être utilisés sont les suivants :

    • Du chloramphénicol (non disponible en France dans cette indication thérapeutique en raison du risque d’effets indésirables graves) ;
    • Des pénicillines (aminopénicillines) comme l’amoxicilline ;
    • Des fluoroquinolones ;
    • Le cotrimoxazole ;
    • Certains macrolides, comme l’azithromycine.

Les antibiotiques de première intention peuvent différer selon l’âge des patients et les pays. Chez les porteurs sains de salmonelles typhiques, un traitement par des fluoroquinolones pendant plusieurs semaines permet de réduire le risque de transmission.

La mise en place d’un traitement antibiotique adapté permet de réduire le risque de complication et le taux de mortalité (de 10 à moins de 1 %). Cependant, de plus en plus de souches de salmonelles résistantes aux antibiotiques sont détectées dans les zones de forte endémie.

La prévention des fièvres typhoïde et paratyphoïde repose sur plusieurs aspects :

  • La surveillance épidémiologique de la maladie ;
  • La lutte contre le « péril fécal », comme l’amélioration des conditions d’hygiène, de l’accès à l’eau potable et des réseaux d’assainissement ;
  • Le traitement adapté des porteurs sains ;
  • La vaccination des catégories de population les plus exposées.

Les stratégies de santé publique à mettre en place pour prévenir les fièvres typhoïde et paratyphoïde comprennent notamment :

  • L’éducation à la santé en ce qui concerne l’hygiène personnelle, le lavage des mains et la préparation des aliments ;
  • L’accès à l’eau potable pour tous ;
  • Des systèmes d’assainissements efficaces ;
  • L’éviction des porteurs sains de tous les métiers touchant à la manipulation des aliments.

Un vaccin contre la fièvre typhoïde est disponible. Ce vaccin est bien toléré, mais il ne protège qu’à hauteur de 60 % dans les régions endémiques. Il n’est pas systématiquement recommandé, la vaccination contre la fièvre typhoïde concernant essentiellement des catégories de personnes particulièrement exposées :

  • Les voyageurs séjournant dans des pays à risque, notamment dans des conditions d’hygiène précaire ;
  • Les personnes travaillant dans la restauration collective ;
  • Les personnes exposées aux salmonelles dans le cadre de leur exercice professionnel.

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